On s’avoue nos Plaisirs Coupables


Podcast En tête à tête

On s’avoue nos Plaisirs Coupables - Paris Cercle de femmes

C'était trop sympa ce temps d'échanges entre femmes ! Retrouve la rediffusion de notre cercle de parole enregistré en live le 28 avril dernier.

On avait accueilli avec Elleore @_les_vagues et 4 femmes pour parler de nos plaisirs coupables, qu’ils soient sexuels ou non.

Quels sont-ils ? D’où viennent-ils ? On en discute !

[Colette] Salut, c'est Colette. Bienvenue sur En Tête-à-Tête, le podcast de la communauté où on déconstruit les préjugés, on explore et on partage en confiance, où on réinvente ses relations et sa sexualité. Ici, on apprend à faire la paix entre désir et communication, besoin et consentement, avec soi-même et avec les autres.

Bienvenue dans ce cancan, ce safe space où se délient les langues pour partager ses expériences et tendre vers plus de connexion. Je suis spécialisée en relations amoureuses et épanouissement personnel et j'aborde tous ces sujets dans ma communauté, que tu peux rejoindre sur www.colette.fr. Salut, c'est Colette du podcast En Tête-à-Tête avec Colette. Eh bien, aujourd'hui, je suis très heureuse parce que je suis entourée de femmes autour de moi.

Nous sommes six femmes réunies ce soir pour un cercle de paroles enregistré en podcast live pour parler des plaisirs coupables, qu'ils soient sexuels ou non. Ça va être le sujet du jour et je suis très heureuse de co-animer le cercle de paroles aujourd'hui avec Elleor des Vagues. Bonjour Elleor.

[Elleor] Salut Colette. Comment tu vas ?

[Colette] Comment tu te sens ? Très bien, très contente d'être là. Je sens que la discussion va être intéressante.

[Elleor] Est-ce que tu veux bien te présenter ? Tu as un collectif qui s'appelle Les Vagues ? Oui, j'ai co-fondé une association qui s'appelle Les Vagues et qui a pour objectif de proposer des espaces de partage autour de la sexualité, du désir, du plaisir, du corps, avec une approche pluridisciplinaire, de l'art, des sciences, plein de choses différentes et plein d'intervenants et d'intervenantes différentes surtout. C'est un projet qui est né du constat qu'il y a encore beaucoup de personnes qui ne sont pas satisfaites de leur vie sexuelle et que c'est un sujet dont on ne parle pas assez, en tout cas pas assez en présentiel, pas assez ensemble. Je suis très contente d'avoir l'occasion de collaborer avec toi sur cet événement.

[Colette] Comme vous l'avez compris, peut-être que vous avez entendu un fond sonore où on fait X et en fait c'est notre manière à nous de communiquer, de communiquer entre nous, mais aussi de communiquer avec vous, chers auditeurs et chères auditrices, pour que vous entendiez quand il y a quelque chose, quand il va y avoir un partage ce soir dans le cercle de parole et on va vraiment être à l'écoute et quand quelque chose résonne en nous et qu'on a envie quand même de donner du soutien sans interrompre la personne, on va tout simplement faire X. Alors, les plaisirs coupables, mais qu'est-ce que c'est exactement ? Et bien la définition ce serait par exemple ce qui procure du plaisir mais que l'on ressent le besoin de cacher ou justifier. Est-ce que ça vous parle ça ? Ouh là là, il y a un X général là. Et oui, ce thème il nous concerne toutes parce qu'il y a un sentiment de culpabilité souvent face aux plaisirs et ce qui est assez étonnant d'ailleurs c'est de voir parfois, en fonction des différentes cultures, ce sentiment de culpabilité peut être assez densifié. Aujourd'hui on est du coup dans un cercle de parole, donc dans le cadre on va vraiment parler en son jeu, donc on va parler en son expérience et chacune va être amenée à partager ses expériences et les autres vont répondre en ricochet avec leurs propres expériences. Donc il y a la bienveillance qui est de mise, le non-jugement et la liberté de partage. Ça veut dire qu'on partage ce dont on a envie et on ne partage pas ce dont on n'a pas envie. Et les deux sans limite.

[Colette] Selon vous, c'est quoi le plaisir que vous vous accordez en cachette et qui vous fait vous sentir un peu coupable ? Moi je vais commencer par un plaisir coupable qui est gourmand. Alors gourmand n'est vraiment pas bon pour le corps. Pour moi c'est un burger, un giant du quick. Voilà et c'est vraiment très très précis et c'est vraiment c'est un plaisir vraiment mais c'est incroyable le plaisir qui est associé. A chaque fois que je le mange je me dis mais c'est catastrophique quoi. Je mange ça, c'est dégueulasse, c'est de la fast-food et du coup je le mangerai pas en cachette. Parfois quand je suis chez ma mère je le commande et puis quand ma mère voit le livreur qui arrive et bah je fais oui oui oui oui non c'est du japonais etc. Et puis je prends mon burger, je le mange dans mon lit. Donc on est vraiment genre sur... Si je peux rajouter un petit truc ? Alors on se dit mais pourquoi pourquoi autant de plaisir pour quelque chose où après tu te dis c'était pas si bon ? Et en fait moi je l'associe un peu à une madeleine de Proust. C'est-à-dire que dès que je le mange ça me fait penser à quand j'étais plus jeune. Voilà j'avais l'habitude d'aller au quick parce que c'était près de chez moi et au quick c'est là où on m'a dit pour la première fois je t'aime. Eh oui ! Et puis c'était aussi parfois le dimanche soir voilà mes parents pouvaient pas faire manger et puis on se mangeait un quick et c'est un peu le moment trop cool de la semaine. Et donc du coup je pense que voilà ce plaisir coupable, je sais que c'est pas bon mais en fait le voilà le côté madeleine de Proust je pense s'active.

[Participante 1] Je rejoins ma voisine qui vient de s'exprimer sur la madeleine de Proust parce que moi directement le plaisir coupable je l'associe à quelque chose de très régressif. En fait moi si je dois visualiser mon plaisir coupable je pense qu'il y a quelque chose lié à la nourriture mais surtout à une ambiance. Par exemple ça peut être défoncer un camembert devant la Star Académie un vendredi soir et on peut s'échapper finalement de je pense ma vie d'adulte durant une heure ou deux. Je sais pas très souvent on peut penser que même pendant ce moment je suis en peignoir certainement en train de me mettre du vernis, enfin d'essayer. Sans doute en train de boire quelque chose qui me fera regretter ça va être une bière ou un bon coca bien sucré donc effectivement moi le plaisir coupable la première chose à laquelle je pense c'est un peu cet échappatoire mais qu'on n'assume pas du tout finalement, pas vraiment.

[Participante 2] C'est marrant parce qu'en écoutant ton témoignage je suis en train de me dire que tiens une part du plaisir coupable il y a une recherche de réconfort dans la même dans la même vibe que ce que tu viens de dire j'ai aussi le truc du vendredi soir posé devant la télé en mode Netflix chill et le truc que je fais moi qui effectivement me rend un peu coupable c'est de me prendre un verre de ponche coco devant la série mais genre seul quoi. Donc je le fais pas tous les vendredis soir parce que je me dis bon des mois quand même. Donc voilà donc je le fais pas tous les vendredis soir mais c'est vrai que c'est quand même c'est genre la semaine est terminée on se relâche ça fait du bien quoi.

[Participante 3] Bon alors moi mon énorme plaisir coupable honnêtement c'est Britney Spears. Ah ouais on est d'accord. Ah ouais non mais Britney Spears, enfin je sais pas c'est oups. Et en fait tant que j'entends ça je sais pas j'ai 9 ans et demi je commence à danser devant n'importe quel miroir dès qu'il y a un reflet de fenêtre ça y est je suis la Rusta. Tu sais je me déhanche comme une petite salope et je suis à fond quoi. Non mais vraiment je suis la badass du quartier. Vraiment je suis là quoi. J'adore voilà et j'ai maté oui alors j'avoue j'ai maté tous les documentaires de Britney Spears. Vraiment je suis voilà j'ai un besoin de comprendre j'ai une fascination j'ai une admiration je trouve ça dingue tout ce qui s'est passé dans sa vie. J'ai de la tristesse aussi pour elle. J'éprouve plein de choses en fait et quand j'y pense bah c'est une nana qui a traversé ma vie à qui je me suis construit et j'avais aucune idée de ce qui lui arrivait. Enfin voilà et ouais et donc parfois quand je suis seule je mate des documentaires ou des clips de Britney Spears en boucle.

[Colette] Moi ce que je trouve hyper intéressant dans ce que vous dites c'est que vos plaisirs coupables ils ont quand même du temps et de la place alors que moi mon plaisir coupable qui est les bonbons Haribo précisément la combinaison polka avec des réglisses et pas que, bah en vrai moi c'est un truc qui va être sur des temps hyper courts parce que je crois que la culpabilité elle est tellement là même à l'instant T et mêlée au plaisir que je ne pouvais pas passer une soirée dans mon lit longtemps profiter c'est à un moment donné j'y pense j'y pense je craque je prends le paquet je rentre chez moi je le mange à un moment donné je me stop je le range enfin c'est quelque chose qui est vachement plus pulsionnel j'ai l'impression par rapport au partage qui ont été fait et qui en fait il y a beaucoup de plaisir mais de A à Z c'est pas après c'est de A à Z avant pendant et après il y a la culpabilité non-stop et en écoutant parler de ton enfance et de la soeur de la Madeleine de Proust moi ça me renvoie à l'enfance où dans la voiture quand on venait des longs trajets ma mère elle achetait tout le temps des bonbons pour mon père et nous on était à l'arrière avec ma soeur on avait la vue sur le gros paquet mais on n'avait pas le droit d'en prendre et il fallait demander pour avoir un bonbon et on nous les donnait vraiment au compte-gouttes et j'ai l'impression que plus qu'une Madeleine de Proust c'est un genre de compensation compulsive pour ces années de frustration dans la voiture à l'arrière quoi mais du coup ouais en vous entendant je me dis il ya coupable et coupable un peu mais ça pose une question hyper intéressante ce que tu décris c'est que est-ce qu'un plaisir coupable naît à partir d'une interdiction

[Participante 2] Je pense je vais rebondir sur ce que tu dis parce que j'hésitais à dire mon truc je me suis dit c'est chaud mais du coup on est là pour ça et tu dis est-ce que ça part d'une interdiction et du coup ça m'amène à me questionner sur mon truc est ce que c'est une interdiction en fait mon gros truc que vraiment le plaisir mais ultra coupable qui se dit pas entre adultes c'est quand je peux sauter des douches genre en festival par exemple les gens sont là ouais on pourra pas merci on pourra pas se doucher c'est trop chiant moi je m'en fous je m'en fou complètement genre passer trois heures sans me doucher je m'en fous complètement quoi et tu vois je me dis est-ce que j'étais interdit de douche quand j'étais petite non c'est peut-être c'est une piste à mon avis je suis grave d'accord mais je me dis peut-être qu'il y a aussi des plaisirs coupables plus sur la norme et le truc je me dis au moyen âge vivre se doucher une fois par semaine peut-être moi j'aurais été en mode nickel Miguel tu vois ou est-ce que est-ce qu'au contraire tu as senti une certaine pression vis-à-vis de va prendre ta douche ou maintenant c'est le moment d'aller prendre ta douche c'est une question c'est une bonne question ouais je pense il y avait le rendez-vous journalier d'aller prendre sa douche qui est peut-être en tant que petite me paraissait une injonction mais je suis pas sale que la salle qui se lave du coup moi ça m'amène à proposer une solution les filles que j'ai trouvé c'est que en fait ça ta culpabilité elle est hyper forte par exemple comme tu racontais avant avec les haribos et tout le temps coupable et tout mais si tu trouves un partenaire de plaisir c'était beaucoup moins coupable par exemple moi j'ai trouvé un partenaire de plaisir de giant ma pote on s'envoie des photos dès qu'on se fait un giant je peux te dire que là je suis plus coupable parce qu'il ya quelqu'un d'autre qui me dit mais c'est super génial et tout pareil avec une autre pote on adore la télé réalité c'est quand même chaud mais toutes les deux mais tu as vu ce qui s'est passé quand on est ensemble qu'on parle c'est plus coupable c'est que du plaisir donc et peut-être comme tu racontais quand un festival au final tout le monde se lave pas du coup bah c'est que du plaisir et plus de coupabilité ça me ça me rappelle un j'ai un groupe d'amis d'enfance et puis on se voit très rarement et tout et puis il ya deux ans elles m'ont invité à un chalet une semaine en ski donc trop bien et tout et en fait pendant cette semaine j'ai découvert qu'elle s'était toute méga fan de la star hack qu'elle avait un groupe facebook qui s'appelle qui s'appelle nico son thème et j'étais et au début j'étais vachement dans le jugement au début j'étais là genre mais attendez les meufs c'est bon on n'a plus qu'à temps c'est quoi ce délire attend moi où est ce que j'ai atterri et tout franchement au bout de 24 heures j'étais là genre ouais non mais pierre il est trop beau mais c'est sûr qu'ils se kiffent les deux et tout je suis intégrée dans le groupe facebook maintenant et je suis à donc je suis aussi dans un groupe et c'est vrai que le fait d'avoir eu un groupe comme ça et de voir que entrez-le il n'y avait pas de problème et qu'en fait juste du coup on se marre et c'est drôle j'était en mode mais oui en fait pourquoi je suis coincé du cul sur ce truc en fait c'est drôle c'est voilà je pense du coup en en parlant et tout mais par contre peut-être qu'il y a des plaisirs coupables qui sont plus difficile à parler du coup plus difficile de trouver ton beau de plaisir coupable je trouve par exemple notamment pas que mais dans la nourriture par exemple moi je sais qu'il ya eu un je peux avoir des soucis avec le chocolat mais du coup tu as même là en en parlant j'ai hyper honte parce que je sais qu'il y a eu des phases dans ma vie où quand je suis allé chercher du chocolat etc c'était pour acheter du ronco réconfort mais pour aller vraiment combler un manque un truc et en fait on est vraiment sur la verge aussi de à quel moment est ce que ça devient un trouble un trouble de l'alimentaire quoi donc il y a un trouble de l'alimentation pardon donc il y a ce truc où en effet un plaisir coupable à quel moment c'est plus coupable à quel moment ça devient grave et comment tu doses ça en fait parce que souvent les plaisirs coupables très souvent justement tu vas pas les partager cela et du coup quand tu les partages pas t'as pas de référence t'as pas de jauge

[Colette] Ça me fait penser à quelque chose quand j'ai cherché un peu des visuels pour ce podcast et ce thème quand j'ai tapé dans Canva plaisir coupable on y avait que des images de nana en train de manger c'est ce qui sortait à 100% et du coup moi je sais que la culpabilité que je ressens avec mon histoire de Haribo c'est vraiment les conséquences potentielles qui va y avoir sur mon corps c'est pas un truc de normes et même si on était quatre je pense que un truc qui est ouais faut faire attention à ce que tu manges une pièce d'injonction autour du corps et c'est vrai que quand j'ai vu toutes ces photos de nana en train de manger j'étais là mais il y a un truc en fait du coup à quelles sont les origines de cette culpabilité il y a plusieurs raisons donc ça peut être par exemple l'héritage qu'il soit culturel religieux ça peut être par exemple dans la longue tradition en fait qu'il y a pu y avoir pardon de méfiance envers le plaisir féminin donc là c'est qu'on va parler par exemple plus autour de la sexualité de manière plus générale mais mais particulièrement dans les cultures qui sont influencées par des religions monothéistes le corps de la femme il a souvent été associé à la tentation au péché à dans et Eve on va pas refaire toute l'histoire mais dans les grandes lignes vous avez compris peut y avoir l'éducation donc là ça rejoint vachement ce que tu disais et les donc c'est l'éducation genrée comment les filles elles sont socialisées à prioriser le plaisir des autres avant l'heure comment est ce qu'il y a une injonction à bâtir qu'est ce que ça va faire à mon corps etc donc je vais aller faire des régimes compulsifs je vais aller machin je vais faire ceci enfin il y a un regard sur soi qui est additionnel par rapport à si il n'y avait pas cette cette cette conscience de ok l'image que je renvoie à l'extérieur il y a aussi les doubles standards il y a par exemple la femme qui assume son plaisir par exemple surtout s'il est sexuel et elle risque d'être jugé négativement alors que il y a un homme qui sera souvent valorisé pour les mêmes comportements alors heureusement on commence à voir que c'est en train de changer de plus en plus mais voilà ça change dans certaines certaines zones de la population dans les grandes villes etc dans le reste de la France si on va vraiment en plein fond du village je suis pas trop sûr enfin je dis ça mais rien que mes parents déjà quand je parle avec eux j'ai l'impression qu'il y en a changé donc bon voilà et pas besoin d'aller bien loin non plus après bah il y a donc l'industrie du marketing et des médias par exemple bah ouais soit sexy mais pas trop soit sexy mais ne soit pas non plus une salope prend soin de toi mais ne soit pas superficielle donc on va faire du maquillage nude on va se mettre 4000 couches mais faut que ce soit genre i woke up like this ok il y a les dynamiques familiales donc il y a aussi le rôle des figures maternelles et des transmissions intergénérationnelles dans notre rapport au plaisir et la culpabilité par exemple si notre maman ça peut être le papa mais si un parent nous a dit à fait attention fait attention à ta ligne mange pas trop etc bah voilà où ça peut être la grand mère fin bref on a toutes des histoires différentes par rapport à ça mais il y a plein de petites choses mine de rien qu'on entend et qui du coup nous conditionne déjà à nous dire ah ça j'ai pas le droit à ça j'ai pas le droit bon mais pourquoi mais je comprends pas pourquoi et ça crée comme ça des contradictions en nous quoi

[Colette] J'aimerais vous poser la question qu'elle a été la première fois vous avez ressenti un décalage entre ce que vous aimiez et ce que vous deviez aimer selon les autres et comment vous avez géré ce moment

[Participante 3] Malheureusement c'est sur le domaine sexuel en fait quand j'ai découvert le plaisir de la sexe de la masturbation donc moi j'ai grandi en fait dans une famille chrétienne protestante évangélique où en fait tout ce qui est sexuel est réservé au mariage et donc du coup bah la découverte de mon corps c'était fin je sais pas quel âge je devais avoir peut-être une dizaine d'années un petit peu un petit peu plus jeune et alors là réel décalage fin je pense que je vais me faire surprendre par ma mère ou quoi ok c'est genre c'était mais qu'est ce que tu fais faut pas faire ça c'est péché etc etc donc gros gros gros décalage et avec le temps effectivement bas suffisamment cachette tu le dis pas trop bon aujourd'hui j'ai pu me libérer de ça mais c'est vrai que ouais c'était la première fois que j'ai voilà vécu ce décalage là entre ce que je devais faire et puis ce que je faisais qui n'était pas correct entre guillemets j'ai fait des guillemets

[Colette] Et comment tu comment t'as comment t'as accueilli ça à ce moment là

[Participante 3] Très très grosse culpabilité parce qu'à ce moment là malgré le fait que c'était une éducation qu'on me donnait j'étais quand même à fond moi même dans dans ça je suis toujours croyante mais plus comme je l'étais avant et et donc du coup bah je me disais mais mince en fait je fais ce que Dieu ne veut pas que je fasse quoi je donc grosse grosse grosse culpabilité et en même temps c'était bon donc du coup je recommençais et je reculpabilisais et je recommençais et je reculpabilisais

[Participante 4] Moi j'ai senti le décalage c'était quand j'étais en cinquième et je me suis rendu compte que j'étais pas hétérosexuelle que toutes mes copines étaient hétéro que moi j'avais aussi d'attirance pour pour les femmes ou les personnes de n'importe quel genre c'était pas forcément que les hommes et j'ai commencé à essayer d'en parler autour de moi et c'était très mal vu d'être lesbienne j'ai une petite ville en Normandie et du coup c'est pas très répandu ou alors c'est même très mal vu on est très sectaire dans le sens où les lesbiennes c'est une meuf bizarre elle doit pas être mis à l'écart et moi j'étais là dans une catégorie où j'aime les hommes j'aime les femmes et j'aime tout ce qui est au milieu du coup j'ai les gens ne comprenaient pas ce qui se passait et j'ai vraiment fait mon coming out bisexuel à l'époque en seconde et j'ai mes copines qui voulaient plus dormir avec moi mes copines elles étaient là en mode ah mais en fait tu vas nous toucher on va pas dormir avec toi parce que t'es là en mode bah moi j'aime les femmes ça veut pas dire que j'aime vous du coup c'était un peu un peu particulier et en première j'ai un couple de copines qui s'est mis ensemble et à partir de ce moment là on a commencé à se mettre à l'aise de se dire c'est normal tout est normal on a le droit d'aimer les humains sans être quantifiant être vraiment catégorisé comme étant seulement bi seulement hétéro on a le droit d'être juste un humain qui aime les autres humains

[Participante 1] Je réagis à ce que tu viens de dire au sujet de la masturbation moi étrangement mes premiers premières expériences de plaisir solitaire elles sont arrivées très jeune aussi mais j'ai pas eu d'éducation religieuse ou quoi que ce soit ou pour et pour autant le sentiment de culpabilité je l'ai ressenti automatiquement mais c'était pas vis-à-vis de mes parents c'était pas vis-à-vis de ma famille c'était simplement vis-à-vis de moi même parce que je pense que vraiment je ne savais pas vraiment ce que je faisais je ne savais pas pourquoi je le faisais mais je le faisais et en fait cette espèce de premier questionnement ça m'avait beaucoup chamboulé et ça m'a pas empêché de le refaire et de le refaire mais cette culpabilité face à moi même elle est restée très très longtemps très tard malgré le fait d'être je pense assez libérée par la parole de ne pas avoir d'injonction nulle part issue de mon schéma familial pas de pas de religion c'était simplement avec moi même et j'ai jamais vraiment su pourquoi peut-être le sentiment d'être justement seul et de ne pas être accompagné on parlait tout à l'heure du fait de partager notre plaisir coupable et finalement de de qu'il ne soit plus coupable et là je pense que juste d'être seul avec soi même face à cette espèce de choses interdites ça m'a longtemps fait culpabiliser et voilà c'était mon expérience de plaisir coupable et c'est vrai que j'ai pensé à ça immédiatement

[Colette] Et qu'est ce qui t'a qu'est ce qui t'a aidé du coup à ne plus axer axer ne vienne plus un plaisir coupable

[Participante 1] Ben je pense que tout simplement avant je n'avais pas l'occasion d'en parler je suis pas allé voir mes parents pour leur dire faut que j'aurais de quoi ce qui vient de se passer c'est incroyable

[Colette] Tu veux dire qu'il y a eu ouverture une fois avec une personne

[Participante 1] Oui je pense mais c'est arrivé c'est arrivé assez tard parce qu'on a parlé où c'est toi ben j'ai pas eu de souvenirs précis mais en fait ce qui est dommage c'est que j'ai parlé très tôt de sexualité mais pas de masturbation finalement donc voilà je pense que c'est lié à ça quoi on était malheureusement heureusement déjà très à l'aise pour parler de nos premières fois à deux mais pas de première fois tout seul dans son lit à peut-être 9 ans avec son oreiller quoi

[Colette] Petit fun fact j'ai un Discord du coup c'est une communauté en ligne sur lesquelles les membres peuvent discuter sur un forum et c'est totalement ça peut être s'ils le souhaitent anonyme tu changes ton pseudo tu mets une autre photo etc et j'ai découvert il n'y a pas longtemps que malgré que j'ai un Discord donc donc tu peux avoir des chats sur absolument tout et n'importe quoi et moi il y a beaucoup de sujets ouverts sur la sexualité forcément il y en a beaucoup et j'ai découvert il n'y a pas longtemps qu'il n'y en a pas un seul qui parle de masturbation féminine c'est pour dire qu'il y a un truc quand même. Alors du coup moi je pose une question.

[Colette] Tu as utilisé le mot interdit. Et comme tu n'as pas, comme dans mon expérience, tu n'as pas grandi dans un système etc. qui te disait que c'était pas bien, d'où est-ce que te venait cette notion d'interdit ?

[Participante 1] Je me rappelle pas directement mais je pense simplement que en fait moi le plaisir est arrivé avant que je conscientise l'acte donc en fait c'est que je pense que voilà la sexualité je savais de loin ce que c'était, enfin j'avais j'avais mon esprit d'enfant, on avait dû m'éduquer sur le sujet sans je pense que je pose trop de questions mais en fait c'est pas quelque chose qui m'a ça m'a pris de court finalement parce que en fait je savais pas vraiment que c'était je me doutais que c'était sexuel mais pour moi la sexualité c'était associé à quelque chose d'interdit parce que simplement j'étais un enfant, enfin je me voyais comme un enfant, je pense que plus tard ça s'est démocratisé, ça s'est développé dans ma tête mais les premières expériences étaient je me sentais pas à l'aise, je me sentais pas bien de le faire.

[Participante 2] Je voulais rebondir sur ce truc là d'interdit, je trouve que c'est assez intéressant la question de pourquoi c'était interdit si c'était pas interdit. Et en fait je me demande si c'est pas une histoire de tabou, justement on n'en parle pas, moi j'ai pas entendu les femmes de ma famille parler de ça, on a parlé des règles, on a parlé des mecs, on a parlé d'autres choses, on n'a jamais parlé de masturbation et du coup je me dis si à un moment donné c'est pas dit, est-ce que c'est pas interdit ? Parce que moi je me dis, j'ai jamais, j'ai pas trop eu l'impression que c'était interdit mais c'était quand même tabou puisque tu le fais dans ton coin, t'as personne à qui en parler et tout.

[Colette] Donc c'est implicitement interdit.

[Participante 2] Ouais voilà, c'est pas fortement autorisé quoi. C'est ça et je trouve que ça rejoint plein de sujets de sexualité, moi j'étais l'une des premières avec mes copines à parler de sexe ouvertement, parler d'orgasme, de sexualité, qu'est-ce qui s'est passé dans les rapports etc.

[Participante 4] Après j'ai eu des rapports jeunes et j'ai eu des copains assez longs donc on était dans, enfin j'avais peut-être des trucs à raconter mais j'ai plein de copines même à 25 ans qui avaient dû, ont été très pudiques sur parler de sexe, entendre que les copines parlaient de sexe et tout ça. Et clairement la masturbation, moi j'ai eu une copine avec qui tout était permis, enfin moi je trouve ça a été le le déclic de, en fait le sexe c'est stylé, c'est cool et on parlait de tout. La première fois qu'elle a fait de la nalle elle était là, oh tu sais pas ce que j'ai fait !

[Participante 2] On pouvait parler de masturbation, on pouvait vraiment parler de tous les sujets et je trouve que ça, enfin moi ça a été un gros déclic aussi dans je pense ma sexualité et tout ça, de pouvoir trouver un espace avec qui échanger, raconter. Je pense que j'étais toujours la plus folklore qui racontait ses dates et tout. Mais c'est cool en même temps, ou même des tips genre comment bien masturber, j'en sais rien moi, j'ai envie de savoir des trucs autant qu'on les partage quoi.

[Participante 4] Donc je trouve que c'est aussi un truc de tabou, ça me fait penser à ça en tout cas.

[Participante 3] Alors moi je trouve, enfin je suis vraiment alignée avec le côté tabou, moi vraiment enfin personne m'en a parlé et même avec mes amis, je trouve que ça a mis du temps pour en tout cas parler de l'aspect masturbation. Et du coup en fait j'ai l'impression que le fait de pas du tout en parler, de pas comprendre comment bien le faire, ça m'a menée à des situations un peu honteuses.

[Participante 4] Enfin genre tu te touches sur une mini, genre sur une peluche, t'es là en mode j'ai un problème, genre c'est quoi genre j'aime les animaux, enfin tu vois.

[Participante 3] Je me souviens, parfois, enfin voilà je savais pas du tout qu'il fallait que je me touche et tout, et puis je sentais que voilà j'avais envie, je me souviens je prenais un pot de colle que je mettais du cellophane autour et puis je m'enfonçais quand même le pot de colle quoi. Et du coup t'es là en mode mais t'es bizarre, après j'étais là mais c'est pas possible.

[Participante 4] Genre c'est la honte, c'est honteux.

[Participante 3] Et parce que j'avais pas, je savais pas comment il fallait se doiter, je savais pas qu'il y avait des godes, je savais rien de tout ça. Du coup je faisais des trucs qui me rendaient honteuse.

[Participante 5] Je me souviendrai toujours de la première fois où le jet d'eau a accidentellement effleuré mon clitoris. Et vraiment, je me souviens encore exactement dans quelle position j'étais, j'étais en mode accroupisée, je prenais ma... Et là tout d'un coup genre je suis là et je sens que je deviens rouge et ma première pensée c'est j'espère que maman va pas passer la porte maintenant quoi.

[Colette] Du coup il y a plusieurs catégories de plaisirs coupables, on a commencé à en aborder quelques-uns. Donc il y a les plaisirs culturels, par exemple tout ce qui va être un peu mainstream, plutôt dans le côté bas de gamme, donc on a parlé de télé-réalité, on a parlé de musique, voilà, ça peut être dans la pop culture, enfin il peut y avoir plein de choses en vrai. Les émissions, je sais pas, genre Columbo, voilà on les connaît.

Il peut y avoir les plaisirs alimentaires, comme ce qu'on en a parlé, il y a aussi les plaisirs du corps et de la sexualité et également les plaisirs relationnels non conventionnels. Par exemple, je suis mariée mais je sais pas pourquoi ça m'excite d'aller draguer mon voisin de temps en temps. Voilà il y a plein de choses comme ça en fait, où tout d'un coup on s'est peut-être pas dit que c'était un plaisir coupable mais on sait que ah bah ça je j'ai pas envie de le partager mais je sais que je fais rien de mal entre guillemets mais ça me fait kiffer.

Mais comme au fond de moi je sais que j'ai fait un peu ce pari, ce pacte que je ne franchirai pas la limite, j'ai un peu le droit quand même. Et moi ça me fait penser à un truc assez deep en réalité, où j'étais au collège et je me faisais embêter par un mec de manière assez fréquente, où il essayait à chaque fois en cours de SVT de mettre de mettre ma main dans son pantalon etc etc. Aujourd'hui on pourrait clairement clarifier ça de agression sexuelle répétée.

À l'époque je ne savais pas, mais je me souviens très bien qu'à la fois je me sentais super mal et j'aimais pas enfin j'aimais pas du tout le fait qu'il n'y avait pas mon consentement, je ne connaissais pas le mot consentement à l'époque, mais mais clairement il y avait un non consentement, enfin il y avait quelque chose qui n'était pas aligné, qui ne fonctionnait pas dans cette dynamique. Et je savais aussi au fond de moi que putain il y avait un truc d'interdit, d'excitation, on est en cours, il y a des gens autour et ça ça me faisait vibrer de ouf. Et je me suis longtemps vachement jugée parce que j'étais en mode mais Je sais pas comment me sentir, je sais pas quoi penser de moi parce que

[Participante 4] Ouais et puis du coup en face Le mec Tu sens aussi que son regard sur toi il n'est pas il n'est pas très clair, il n'est pas honnête, tu vois que du coup bah lui en effet il te met dans cette catégorie dans laquelle bah t'es une salope parce que

[Colette] Tu joues mais tu joues pas mais tu joues un peu quand même, enfin voilà il y a toujours ce truc hyper ambigu quoi et ça je pense que ça m'a vraiment construite aussi dans ma manière de ok bah comment j'arrive à toujours vivre ses plaisirs mais sans en être coupable, sans sentir cette culpabilité et sans derrière du coup me dire ah putain mais tout ça c'est de ma faute, parce que c'est ça le fond du problème après, que ce soit les bonbons Haribo, le chocolat ou ça On en revient toujours à se dire ah bah finalement c'est moi qui l'ai provoqué, c'est ma faute et on en revient un peu à cette question existentielle de bah est-ce que je sais poser mes limites, pourquoi je ne sais pas poser mes limites bah quelque part est-ce que dans le fond est-ce que c'est parce que aussi bah je m'autorisais pas complètement à vivre ce truc donc du coup je posais pas mes limites parce que j'en ai quand même envie, tu vois il y a toute une dualité Et vous du coup c'est quoi le plaisir, sexuel ou non, toujours, que vous avez mis le plus de temps à vous autoriser ? Et comment vous avez finalement décidé de, enfin décidé, comment vous êtes autorisé à franchir ce cap pour l'accepter pleinement et le savourer

[Participante 1] Je reviens sur, on a évoqué la masturbation mais la découverte de la masturbation et moi je peux dire que voilà c'est quelque chose qui a beaucoup évolué dans ma vie à partir du moment où je l'ai partagé avec les autres verbalement mais Et puis Voilà et donc j'ai compris que bah parce que j'ai grandi, j'en ai entendu parler, je l'ai vu, c'est visible quand même partout grâce au fait d'avoir des accessoires, des jouets, de pouvoir échanger là-dessus je me souviens j'ai j'ai fait une soirée Tupperware avec des copines donc on a carrément une Présentatrice, vendeuse qui est venue nous faire plein de démos et je pense que ouais ce soir là Ce plaisir qui était coupable est devenu vraiment juste du pur plaisir

[Participante 4] Alors moi mon plaisir coupable c'est d'être regardée j'aime vraiment beaucoup ça c'est au début c'était un peu je me suis dit ouais je me kink, j'aimais un petit peu en me disant oui c'est bizarre logiquement c'est à deux, c'est quelque chose d'intime, faut pas et j'ai commencé à apprécier à me prendre en photo, en vidéo et c'est ça que j'aime aussi beaucoup dans les plans à plusieurs, c'est le moment où tu sens que les regards des autres se posent sur toi et ça te donne un ego boost de fou, genre juste tu te sens la queen, la queen de la pièce, les gens te regardent avec envie, avec Avec admiration et mon petit plaisir coupable c'est vraiment le regard des autres qui se pose sur moi, bon évidemment avec consentement et juste je suis là en mode voilà je suis jolie, je fais les choses bien, les gens ils savent pas vraiment ce que je fais mais juste je me sens belle et bien et c'est vraiment ça mon petit plaisir coupable durant la sexualité c'est d'être vue et d'être regardée juste avec des yeux où t'es là en mode tu peux lire dans leur âme que ils te veulent et moi j'aime bien voilà Non

[Participante 3] Alors moi ça va être un peu particulier puisque du coup c'est pas tout à fait un plaisir coupable que je pratique on va dire aujourd'hui mais j'ai découvert aussi au début de la vingtaine que j'étais aussi attirée par les femmes mais de par mon éducation religieuse je suis toujours un peu J'arrive pas à passer le cap donc je vais pas me dire bisexuelle mais je sais que j'ai une attirance, je peux avoir une attirance sexuelle pour pour les femmes quoi donc ça c'est le plaisir coupable mais qui est toujours coupable et dans lequel je voilà je suis pas encore tout à fait à l'aise

[Participante 5] Ouais il y a un plaisir enfin plutôt un fantasme que j'ai mis pas mal de temps à m'autoriser qui me s'est un peu en même temps imposé à moi c'est j'étais en couple très amoureuse et pourtant je désirais d'autres personnes et ça pour le coup la société me disait c'est mal si tu aimes quelqu'un tu ne dois ne désirer que lui et ça marchait pas du tout pourquoi à un moment donné on s'autorise ça et ben moi c'est la rencontre de quelqu'un qui avait justement lui-même un fantasme autour de ça et qui m'encourage dans cette direction et l'autorisation j'ai l'impression qu'elle est presque plus venue de l'extérieur que de moi même qu'en fait d'avoir quelqu'un que ça excité et j'avais l'impression que du coup que le faire et le concrétiser presque ça augmentait ma valeur à ses yeux quand toute la société me disait si tu le fais en fait au contraire il y a un peu ta valeur sociale qui va baisser et on va pas te respecter etc et du coup je j'ai l'impression que c'est vraiment cette rencontre qui m'a permis de m'autoriser ça et c'est pour ça que je pense aussi que c'est hyper important de parler de ces choses là bah pour se rendre compte qu'on n'est pas tout seul et qu'il y a des gens qui le partagent et Et moi je crois beaucoup au collectif ou en tout cas aux rencontres comme un moyen de d'accepter et de s'autoriser des choses même si dans l'idéal on voudrait que ça vienne toujours de soi-même avoir des déclics mais ouais j'ai l'impression que se confronter à l'altérité à d'autres choses c'est en tout cas moi ça m'a autorisé ce plaisir et plein d'autres d'avoir des gens qui étaient là mais c'est ok c'est excitant pourquoi pourquoi tu fais pas quoi

[Participante 2] Moi j'ai un plaisir qui vient voilà avec un côté de culpabilité que j'essaye d'enlever c'est le le plaisir de se sentir femme bien dans son corps bien dans ses baskets bien avec les sujets de sexe etc et sans avoir la culpabilité d'être la grosse allumeuse ou celle qui mérite du coup de voilà qu'on puisse l'agresser ou autre Moi j'ai une certaine Situation comme ça dans le milieu du boulot où mon boss s'est permis de se mettre dans mon lit et de me donner des fessées etc et je gardais cette culpabilité de me dire ah mais j'ai été trop allumeuse j'ai été trop féminine et du coup après ça j'ai vachement cassé avec ma féminité à m'habiller toujours assez de manière masculine et puis à parler comme un frère et tout ouais ouais frère et tout ça va et tout Et maintenant j'ai décidé de voilà me remettre comme vous voyez j'ai de la dentelle et et sans me sentir coupable voilà de penser que je suis une allumeuse ou que je mérite que bah qu'on m'agresse ou autre quoi

[Colette] Est-ce qu'il y a un fantasme ou un plaisir que vous assumez aujourd'hui mais que vous n'auriez jamais imaginé d'assumer avant et Du coup pour aller un peu plus loin là dedans c'est qu'est ce qui a changé pour vous en fait

[Participante 5] Je suis là donc j'allais pas répondre à ça mais c'est je parle là dessus sur plutôt un plaisir ça rebondit sur un peu ce que vous dites toutes les deux qui va avec le plaisir d'assumer ses désirs où j'ai l'impression que Maintenant j'arrive à avoir vraiment du plaisir à dire vraiment ce que je veux ce que je veux pas pas dans toutes les situations et tout ça c'est encore imparfait mais à être celle qui sait clairement ce qu'elle veut dont ça peut être un domaine sexuel mais dans un domaine de date ou dans un domaine même plus global il y a des moments où avant je me dirais j'étais trop Comment dire pas directive mais fallait laisser la place aux autres Bah maintenant si c'est ça que je veux c'est ça que je veux en fait et je vais pouvoir prendre plaisir à dire à l'autre même des trucs simples moi j'ai envie d'aller dans tel resto j'ai envie de faire ça en fait c'est ça dont j'ai envie quoi et avant ça aurait été impossible et du coup maintenant c'est un vrai plaisir et qui se développe de plus en plus un peu la gym des désirs mais

[Colette] alors avant ça aurait été impossible parce que est-ce que tu étais plutôt le genre de personne qui peut dire bah je sais pas ou est-ce que tu savais ce que tu voulais mais que tu n'osais pas en fait

[Participante 5] Je savais au fond c'était difficile d'accéder à ce que je voulais parce que c'était plus facile pour moi c'est c'est un peu le truc du people pleaser mais je pense pas que je suis quelqu'un people pleaser mais plus dans le sens pour pas faire de vagues en fait c'est pas pour plaire à l'autre mais c'est comme tu veux même si je sais très bien ce que je veux mais tellement de fois où j'ai dit comme tu veux comme vous voulez enfin vraiment ce truc ouais je veux pas déranger alors qu'en fait tu déranges personne quand tu dis que tu veux aller dans tel resto quoi donc voilà pas mal de taf sur soi mais pour maintenant c'est un vrai plaisir quand j'arrive à ressentir ce que je veux à le dire je suis trop fière

[Participante 4] Moi c'était d'être tds sur internet et je l'ai fait j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire Alors que le regard de la société est très très jugeant et très négatif par rapport au travail du sexe que ce soit en physique ou en virtuel et toutes les injonctions qui disent oui tu perds de la valeur tu es une mauvaise personne on t'utilise bah c'est faux c'est complètement faux parce que en fait c'est une façon de se réapproprier son corps de proposer des services que tu ne trouves pas dégradant et que tu apprécies faire pour une somme d'argent pour des des humains qui ont de l'argent à donner facilement et j'ai vraiment beaucoup aimé ça ça m'a ça m'a tellement revalorisé dans ma vision de moi même du corps de ces travailleuses du sexe à me dire que je fixe mes tarifs je fixe mes limites je fixe mon timing c'est moi qui gère tout c'est moi qui suis encore une fois la queen quoi c'est moi qui qui fait tout pour des pour la généralement des hommes on va dire des hommes qui ont un besoin qui ont une frustration et toi t'es là pour les aider et pour juste prendre du plaisir dans ce que tu fais je trouve ça C'est un plaisir coupable que j'ai beaucoup aimé faire que je ne fais plus maintenant parce que ça prend quand même beaucoup de temps mais c'était un fantasme ce que je n'osais pas réaliser vis-à-vis la société actuelle qui est très jugente alors que travailler du sexe c'est un des plus vieux métiers du monde je vois pas pourquoi on en est encore là aujourd'hui mais c'est un autre débat.

[Colette] Est-ce que vous avez un plaisir coupable du moment ?

[Participante 1] Moi ça sera rapide j'ai du mal à vraiment le comprendre mais ça me porte du plaisir, ça m'excite de voir des hommes ensemble

[Colette] Et qu'est ce qui pourrait t'aider à l'assumer s'il est encore coupable ?

[Participante 1] c'est d'aller mais ce que j'ai décidé de faire c'est d'aller dans des dans des environnements où il y a des femmes, des hommes qui font l'amour et comme ça ça me permet de peut-être comprendre et puis être plus à l'aise

[Participante 3] Alors moi c'est la clope Je suis asthmatique donc du coup j'ai aucun business à fumer mais je fume quand même et en fait aujourd'hui au niveau du travail ça me... le travail me saoule etc et en fait c'est ma seule échappatoire donc je fume

[Participante 5] Non Moi je pense c'est plus un fantasme qui est hyper coupable Je partage avec pas trop de détails quand même mais en fait pendant longtemps j'ai beaucoup fantasmé sur le rapport de domination homme-femme ce qui est ce qui m'a beaucoup questionné évidemment sur des scénarios de ma boule là où ton mec te dit ah mais quand je me branle je pense à toi, moi pas du tout enfin vraiment je pense à des scénarios qui sont sortis de je ne sais où où je sais pas si je m'identifie plus à l'homme ou à la femme mais le truc enfin c'est vraiment et je me sens coupable parce que je me dis si je suis à la place de la femme what the fuck mais en même temps si je suis à la place de l'homme what the fuck Et du coup c'est complètement c'est complètement chelou et j'ai eu l'occasion quand même d'expérimenter un peu des deux et finalement je me suis rendue compte que dans les deux c'était bien enfin il y avait du plaisir et c'était bien mais je sens que c'est le truc à apprivoiser encore qui est en fait je suis dérangée par le fait d'avoir des fantasmes qui m'ont l'air hyper collée par la société et sans doute l'industrie du porno où je sais pas trop quoi ou l'objectification des femmes enfin tout ça et du coup je suis dérangée d'avoir ça dans ma tête et en même temps il s'avère que c'est ça qui m'excite quoi donc pas que mais quand même et du coup moi c'est un peu ça en ce moment le truc le truc du moment où je me dis bon on se libère ou on se libère pas là qu'est-ce qu'on fait de ce truc

[Colette] Je t'en rejoins complètement Du coup là mon partenaire actuel on a on a commencé notre relation je lui ai dit quasiment dès le début que voilà ça y est ça fait un moment que je joue avec plusieurs amants et tout autour de ces dynamiques de BDSM j'ai testé différentes choses mais j'ai jamais vraiment fait ça avec quelqu'un dont je suis amoureuse et j'avais vraiment envie d'explorer cette dynamique là et de et de voir où ça pouvait m'emmener parce que je sentais que parfois que mes amants même si c'était très chouette c'était différent voilà il n'y avait pas exactement ce niveau d'intensité que je recherchais en fait et quand je parle d'intensité c'est justement à quel niveau d'intimité je peux aller partager des trucs et je leur ai partagé plein de choses mais Quelque part au fond de moi comme j'étais pas amoureuse je J'arrivais pas à incarner 100% mon rôle comme vraiment j'avais envie de l'incarner et je sens que pour avoir ce niveau là de lâcher prise j'avais besoin de enfin en tout cas j'avais je sais pas si j'avais besoin mais j'avais envie de le faire avec quelqu'un avec qui je voilà avec qui je vis différentes choses dans ma vie dont ça mais que ce soit pas cette relation je l'ai juste pour dans ce cadre là quoi Du coup je lui ai dit assez rapidement et et ça a pris du temps et tout ce que lui est pas du tout initié à ça et en même temps qu'est-ce qu'elle me raconte et tout et je m'impressionne moi-même à lui raconter des trucs et où moi-même je m'écoute et je suis en mode ah waouh ah ouais ah non mais attend je savais un peu quelque part au fond de moi que j'avais ça dans ma tête mais là je suis en train de le dire et en le disant j'ai l'impression que je dis des trucs encore plus que ce que j'avais en tête c'est il y a la boîte de Pandore qui s'ouvre et ça qui est génial c'est que quand tu commences à t'autoriser à parler t'as l'impression qu'après c'est ta langue elle bouge toute seule Et comme tu disais que ça autorise l'autre enfin parfois tu réalises au bout d'un long moment avec quelqu'un de dire moi en fait j'aime bien ça et l'autre dit mais moi j'aime exactement pareil et t'es là ok bon grand je l'ai jamais dit en fait.

[Participante 5] Ouais exactement exactement et puis après on commence à découvrir et finalement c'est vrai que c'est vraiment kiffant mais attend on peut aller faire ça ah waouh j'avais pas pensé à ça putain mais c'est génial c'est encore mieux que ce qu'il y a dans ma tête attends

[Colette] Super bah du coup pour résumer un peu le parcours bah c'est du coup L'acceptation de soi et le regard des autres dans les grandes lignes on y revient toujours mais ce qui est génial c'est que là à travers tous ces différents partages on voit vraiment enfin ça devient hyper concret et je trouve qu'il y a eu plein de clés qui ont été partagées et plein de plein de variétés aussi dans tous les types de plaisir qu'il peut y avoir et c'est ouais c'est un sujet super riche et c'est trop chouette merci beaucoup pour vos témoignages c'était vraiment cool du coup bah les étapes clés c'est déjà découvrir que ah ok ce truc là en fait donc découvrir slash reconnaître que ce truc là c'est un plaisir coupable voilà c'est ça un non ensuite bah comment est-ce que je sors de la honte à partir de ça comment est-ce que je vais dans mon acceptation vis-à-vis de moi même et puis ensuite en parler après du coup l'acceptation via le fait d'en parler aux autres de sentir sentir qu'on n'est pas finalement bah on est tous et toutes des êtres humains et et qu'on a plein de plaisirs coupables même si ce sont pas les mêmes bah voilà l'intensité ou le ressenti bah lui il est très commun et très universel et ensuite il y a une part de revendication comment je vais aller justement l'assumer pleinement l'afficher en parler en privé puis en public et puis vraiment m'affirmer avec ça et ce qui est super chouette c'est qu'en fait dans tous les témoignages qu'il y a eu tous les domaines on voit que ça a vraiment été ce chemin là et c'est hyper beau donc on peut se faire un petit exercice c'est tout terminé par une phrase où on dit bah aujourd'hui j'assume ou un jour j'aimerais assumer et on termine la phrase

[Participante 5] Alors je vais essayer de le formuler même si j'ai pas réfléchi avant mais ça va être spontané par rapport à ce que vous avez évoqué et ce qu'on a partagé moi j'aimerais relier du coup mes fantasmes à plus au delà de du côté les relier à d'autres personnes par exemple qu'à moi donc déjà c'est ça a commencé avec vous mais même j'aimerais le relier dans mon couple plus avec avec mes amis enfin en tout cas plus souvent

[Participante 3] donc aujourd'hui j'assume de le faire avec des femmes et un jour j'aimerais assumer de le faire avec mon copain mes prochains partenaires s'il y en a et avec beaucoup plus de monde finalement

[Participante 2] moi du coup je vais partager donc aujourd'hui j'assume les différentes facettes mon côté enfant et régressif mon côté féminin et même la femme qui prend du plaisir à voir des hommes ensemble

[Participante 4] Aujourd'hui j'assume le mon hyper sexualité et le fait que j'aime beaucoup plaire

[Participante 5] moi je dirais Aujourd'hui je commence à assumer et j'ai envie d'assumer davantage que mes désirs et notamment sur ma sexualité ils n'ont pas besoin d'être normés et que j'ai le droit d'explorer là où j'ai envie d'aller quoi

[Participante 3] moi je dirais Un jour j'assumerai ma bisexualité

[Colette] Aujourd'hui j'assume que mon imaginaire et mes désirs mon désir d'intensité n'ont pas de limites c'est dur de passer après cette phrase Tellement inspirationnelle bah moi ça va être très terre à terre parce que je crois qu'aujourd'hui j'arrive bien à assumer mes fantasmes sexuels mais je crois qu'à partir d'aujourd'hui je vais assumer mes craquages alimentaires et me dire que mon corps c'est le mien et que s'il n'est pas exactement comme la société voudrait qu'il soit bah en fait c'est complètement ok ça m'empêche pas de m'amuser donc vive les haribos polka voilà Merci à toutes c'était vraiment vraiment vraiment merveilleux de passer ce moment avec vous merci à toutes et tous auditrices et auditeurs de ce podcast si vous écoutez ce message ça veut dire que vous nous avez écouté jusqu'au bout et que vous avez passé un bon moment avec nous j'espère pour me rassurer vous pouvez venir me le dire sur instagram ou sur les différents podcasts laissez un commentaire si vous êtes sur youtube vous pouvez retrouver Eleanor sur instagram l'instagram du coup les vagues-les-vagues super merci Eleanor et moi vous pouvez me retrouver sur instagram également arrobas colette se confesse colette avec un l et deux t confesse avec un f et deux s colette se confesse si vous voulez venir à un prochain événement vous pouvez vous inscrire il y a donc une communauté whatsapp c'est sur www.coletteseconfesse.fr et vous pouvez aussi discuter en ligne entre membres ça se passe sur le discord c'est pareil sur le site internet vous allez écrire vous allez voir écrit Rejoins la communauté vous suivez les étapes et welcome on board merci chaleureusement merci merci merci c'était trop bien. Et à très bientôt !


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