Les Bijoux Indiscrets : nouvelle histoire érotique


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Secrets et Désirs : Les Bijoux Indiscrets de Diderot décryptés par Colette & Alice

Dans cet épisode, Colette & Alice vous font découvrir Les Bijoux Indiscrets de Denis Diderot, un classique de la littérature érotique.

Salut, c’est Colette. Les apparences sont souvent trompeuses. Les Bijoux indiscrets est le premier roman écrit par Denis Diderot.
C’est un conte à la manière des Mille et Une Nuits. Un génie exauce le vœu du personnage principal, qui lui permet de faire parler les bijoux des femmes. Les secrets les plus fougueux des dames sont révélés, et l’on découvre alors une société libérée.
Les Bijoux indiscrets est édité clandestinement pour la première fois en 1748. Considéré comme l’un des premiers romans érotiques de l’époque, Denis Diderot tient à son anonymat afin d’éviter l’emprisonnement. Il s’amuse à faire un pied de nez au lecteur en se décrivant dans l’ouvrage comme l’auteur africain.
La scène la plus scrupuleusement détaillée est habilement racontée à travers une voyageuse polyglotte, qui fait usage de ses talents pour dévoiler, dans différentes langues, ses ébats les plus torrides. Ainsi, Diderot y décrit des « cripoiseries » qui nous feraient encore bien rougir aujourd’hui.
Le livre parut à l’époque avec ses passages écrits en langue originale, sans traduction. J’ai souhaité faire honneur à ce livre plein d’humour et de pensée philosophique en vous lisant, avec une amie, un des passages romantiques de ce livre érotique : la déclaration d’amour de Sélim et de Cydalise.

Car il était affreusement laid. De ces femmes rares, pour lesquelles on sent, dès la première entrevue, quelque chose de plus que de la politesse. Dont on se sépare à regret, et qui vous reviennent cent fois en tête jusqu’à ce qu’on les revoie.
Cydalise pensait avec justesse, s’exprimait avec grâce. Sa conversation captivait. Et si l’on ne se lassait point de la voir, on se lassait encore moins de l’entendre. Avec ses qualités, elle avait droit de faire des impressions fortes sur tous les cœurs. Et je m’en aperçus. Je l’estimais beaucoup. Je pris bientôt un sentiment plus tendre. Et tous mes procédés eurent incessamment la vraie couleur d’une belle passion.
La facilité de mes premiers triomphes m’avait un peu gâtée. Lorsque j’attaquais Cydalise, je m’imaginais qu’elle tiendrait peu, et que, très honorée de la poursuite de M. l’Inspecteur Général, elle ne ferait qu’une défense convenable. Qu’on juge donc de la surprise où me jeta la réponse qu’elle fit à ma déclaration.


— Seigneur, quand j’aurai la présomption de croire que vous êtes touché de quelques appas qu’on me trouve, je serai une folle d’écouter sérieusement des discours avec lesquels vous en avez trompé mille autres avant de me les adresser. Sans l’estime, qu’est-ce que l’amour ? Peu de choses, et vous ne me connaissez pas assez pour m’estimer.
Quelques esprits, quelques pénétrations qu’on ait, on apprend en deux jours à s’approfondir le caractère d’une femme pour lui rendre des soins mérités. M. l’Inspecteur Général cherche un amusement, il a raison, et Cydalise aussi de n’amuser personne.


J’eus beau lui jurer que je ressentais la passion la plus vraie, que mon bonheur était entre ses mains, et que son indifférence allait empoisonner le reste de ma vie…


— Vous ne me croyez pas assez étourdie pour tomber dans des protestations usées. Ce que vous venez de me dire là, tout le monde le dit sans le penser, et tout le monde l’écoute sans le croire.


Si je n’avais eu du goût pour Cydalise, ses rigueurs m’auraient découragée. Mais je l’aimais, elles m’affligèrent. Je partis pour la cour, son image m’y suivit.
Et l’absence, loin d’atténuer la passion que j’avais conçue pour elle, ne fit que l’augmenter. Cydalise m’occupait au point que je méditais cent fois de lui sacrifier les emplois et le rang qui m’attachaient à la cour. Mais l’incertitude du succès m’arrêta toujours.
Dans l’impossibilité de voler où je l’avais laissée, je formais le projet de l’attirer où j’étais. Je profitais de la confiance du prince qui m’honorait. Je lui vantais le mérite et la valeur d’Ostalouk. Il fut nommé lieutenant de la garde, place qui le fixait à côté du prince, et Ostalouk parut à la cour. Et avec lui, Cydalise, qui devint aussitôt la beauté du jour. Elle fut lorgnée, considérée, obsédée, mais inutilement.
Je jouissais seule du privilège de la voir tous les jours. Plus je la pratiquais, plus je découvrais en elle de grâce et de qualité, et plus j’en devenais éperdue. J’imaginais que peut-être la mémoire toute récente de mes nombreuses aventures me nuisait dans son esprit.
Pour l’effacer et la convaincre de la sincérité de mon amour, je me bannis de la société, et je ne vis de femme que celle que le hasard m’offrait chez elle. Il me parut que cette conduite l’avait touchée, et qu’elle se relâchait un peu de son ancienne sévérité. Je redoublais d’attention, je demandais de l’amour, et l’on m’accorda de l’estime.
Cydalise commençait à me traiter avec distinction. J’eus part dans sa confiance. Elle me consultait souvent sur les affaires de sa maison.
Mais elle ne me disait pas un mot de celle de son cœur. Si je lui parlais sentiments, elle me répondait des maximes, et j’étais désolée. Cet état pénible avait duré longtemps, lorsque je résolus d’en sortir, et de savoir, une bonne fois pour toutes, à quoi m’en tenir.
Je voyais Cydalise tous les jours. D’abord, je la vis moins souvent, mes visites devinrent plus rares. Enfin, je ne la vis presque plus.
S’il m’arrivait de l’entretenir tête à tête quelquefois par hasard, je lui parlais aussi peu d’amour que si je n’en avais jamais ressenti la moindre étincelle. Ce changement l’étonna. Elle me soupçonna de quelques engagements secrets.
Et un jour que je lui faisais l’histoire galante de la cour…


— Sélim, vous racontez à ravir les bonnes fortunes d’autrui, mais vous êtes fort discret sur les vôtres.
— Madame, lui répondis-je, c’est qu’apparemment je n’en ai point, ou que je crois qu’il est à propos de les taire.
— Oh ! — m’interrompit-elle. — C’est fort à propos que vous me cachez aujourd’hui les choses que toute la terre saura demain.
— À la bonne heure, madame, mais personne au moins ne les tiendra de moi.
— En vérité, vous êtes merveilleux avec vos réserves. Et qui ignore que vous en voulez à la blonde Misis, à la petite Dibline, à la brune Séphéra ?
— À qui vous voudrez encore, madame ?
— Vraiment, je croirais volontiers que ce ne sont pas les seules. Depuis deux mois qu’on ne vous voit que par grâce, vous n’êtes pas restée dans l’inaction, et l’on va vite avec ces dames-là.


— Moi, restée dans l’inaction ? J’en serais au désespoir. Mon cœur est fait pour aimer, et même un peu pour l’être.
Et je vous avouerais même qu’il l’est. Mais ne m’en demandez pas davantage, peut-être en ai-je déjà trop dit.


— Sélim, je n’ai point de secret pour vous, et vous n’en aurez point pour moi, s’il vous plaît. Où en êtes-vous ?
— Presque à la fin du roman.


— Et avec qui ?
— Eh bien, après avoir tout tenté vainement pour vous plaire, je me suis retournée de ce côté-là. On me désirait depuis plus de six mois.
Deux entrevues m’ont rappelé les approches, une troisième achèvera mon bonheur, et ce soir Martéza m’attend à souper. Elle est d’un commerce amusant, légère, un peu caustique. Mais du reste, c’est la meilleure créature du monde.
On fait mieux ces petites affaires avec ces folles-là qu’avec des collets montés qui…
— Mais…


— Interrompit Cydalise, la vue baissée. — En vous faisant compliment sur votre choix, pourrait-on vous observer que Martéza n’est pas neuve, et qu’avant vous elle a compté des amants ?


— Qu’importe, madame, si Martéza m’aime sincèrement, je me regarderai comme le premier. Mais leur demandez-vous, approchez, permettez…


— Encore un mot, seigneur. Est-il bien vrai que Martéza vous aime ?
— Je le crois.
— Et vous l’aimez ? ajouta Cydalise.
— Madame, lui répondis-je, vous m’avez jetée vous-même dans les bras de Martéza. C’est vous en dire assez.

J’allais sortir, mais Cydalise me tira par le bras et se retourna brusquement.
— Madame me veut-elle quelque chose ? A-t-elle quelque ordre à me donner ?
— Non, monsieur.
— Comment, vous voilà ?
— Je vous croyais déjà bien loin.
— Madame, je vais doubler le pas.
— Sélim…
— Cydalise…
— Vous partez donc ?
— Oui, madame.
— Ah, Sélim, à qui me sacrifiez-vous ? L’estime de Cydalise ne valait-elle pas mieux que les faveurs d’une Martéza ?
— Sans doute, madame, si je n’avais eu pour vous que de l’estime. Mais je vous aimais.
— Il n’en est rien ! Si vous m’aviez aimée, vous auriez deviné mes véritables sentiments. Vous auriez pressenti, vous vous seriez flattée qu’à la fin votre persévérance remporterait sur ma fierté.
Mais vous vous êtes lassée, vous m’avez délaissée. Et peut-être au moment…


À ce mot, Cydalise s’interrompit. Un soupir lui échappa et ses yeux s’humectèrent.
— Parlez, madame, lui dis-je, achevez.
Si malgré les rigueurs dont vous m’avez accablée, ma tendresse durait encore, vous pourriez…
— Je ne peux rien, et vous ne m’aimez plus.
— Et Martéza vous attend ?
— Si Martéza m’était indifférente, si Cydalise m’était plus chère que jamais, que feriez-vous ?
— Une folie de m’expliquer sur des suppositions.
— Cydalise, de grâce, répondez-moi comme si je ne supposais rien.
Si Cydalise était toujours la femme la plus aimable à mes yeux, et si je n’avais jamais eu le moindre dessein sur Martéza, encore une fois, que feriez-vous ?


— Ce que j’ai toujours fait, ingrat, je vous aimerais.


— Et Sélim vous adore, lui dis-je en me jetant à ses genoux et baisant ses mains que j’arrosais de larmes de joie. Cydalise fut interdite, ce changement inespéré la troubla. Je profitais de son désordre, et notre réconciliation fut scellée par des marques de tendresse auxquelles elle n’était pas en état de se refuser.

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