EXT. RUE – JOUR
Ambiance de la rue. Drôle de chaude journée, je sors du sex-shop, un trésor enfoui dans mon sac. Ce nouveau jouet, me fait rougir intérieurement, autant qu’il me donne de la force, comme une arme d’assurance. Je m’arrête devant une autre devanture. Je me fais dévisager par la vendeuse alors que j’observe la vitrine de son magasin. Un body en dentelle rouge, couleur de la fougue, de la colère, de l’interdit la sensualité. Moi aussi, je veux jouer avec le feu. Moi aussi, je veux braver les interdits.
Ma silhouette englobe le reflet de ce mannequin qui fait la moitié de mon poids. Derrière Miss France en plastique je sens le regard de la vendeuse qui pèse sur moi. Est-ce une invitation à entrer, ou une indignation à mon encontre ? Comment je peux daigner me projeter habillée de la sorte, est-ce moi qui me demande ça où mon interprétation du travail lascif et quotidien de cette femme ?
Je la toise à mon tour, j’ai flashé sur cette lingerie et je ne compte pas me laisser intimider.
INT. BOUTIQUE – JOUR
Sonnerie d’entrée de la boutique. Quelque pas, je regarde les articles. La musique est agréable, légère et douce, propice aux petites envies de gourmandises.
La vendeuse s’approche, elle balance une de ses répliques de ventes habituelles
LA VENDEUSE Je peux vous aider ?
COLETTE Euuh, oui bon j’ai flashé sur ce body, vous ne l’avez pas en 100 E par hasard ?
LA VENDEUSE Ah non désolé pour les bodys on s’arrête au C.
Ma réaction est quasi-nulle, j’ai l’habitude d’entendre ce genre de désagrément depuis mes 15 ans, les culottes de grand-mère j’en ai fait mon affaire. Mais justement, j’ai envie de moi et j’en suis fière.
LA VENDEUSE Je peux vous proposer cette nouvelle gamme de soutien-gorge. On en est ravie ça monte jusqu’au F.
Mon esprit se met à divaguer. C’est vrai qu’ils sont jolis, il y a un petit effort ces derniers temps pour les grandes tailles. Ça fait plaisir, pourvu que ça dure. J’en choisit deux à essayer. La dentelle est moins fournie que sur le body mais le tissu rouge me fait penser qu’ils m’iraient bien avec un gloss aussi pétant que la pulpe de mes lèvres alléchées.
La musique Jazz, et ses sonorités chaudes ont toujours eu raison de mon excitation.
A cet instant, une première sensation naît d’entre mes cuisses : je mouille.
Je cligne des yeux comme pour me resituer dans la réalité. La vendeuse n’a pas ôté son attention de sa cliente pendant cet appel du corps. Elle a sûrement dû remarqué mon absence mentale quelques instants. Je suis un peu gênée mais je cache ça sous une allure sûre de moi.
COLETTE Tout essayer, c’est possible ?
Le rideau de la cabine d’essayage se ferme.
Je sais à ce moment, que je ne veux pas lui résister plus longtemps, à cette sensation. Cette chaude vague de douceur qui s’est initié dans ma culotte, mélangée à ma fierté de pouvoir essayer ce qu’il me plaît car j’en ai envie. Je suis libérée de toute restriction parce-que je l’ai choisi.
Mon corps devient las, sans un bruit, si ce n’est le frottement de ma peau, doucement, contre mes vêtements. Je connais aujourd’hui cette chanson qui commence, quand soudainement mon désir ne devient qu’insolence.
Je me déshabille lentement.
Je retiens une seconde l’envie qui monte, je l’immobilise par une respiration profonde, pour jouer avec la frustration, avant de la laisser me faire violence.
Je l’attends, juste un instant. Car je devine sans peine, que bientôt je serai mienne, je sais qu’aucune distraction ne pourra me sortir de la torpeur dans laquelle je m’apprête à sombrer. Je laisse la pulsion contrôler mon corps. Car je comprends qu’au fond de moi, je veux m’appartenir, être mon seul objet de désir, mon unique source de plaisir.
Je découvre que je connais par cœur la rondeur de mes seins. Autrefois si gros, alors qu’ils n’ont pas changés, m’apparaissent aujourd’hui si beaux. Un instant, la réflexion me déconcentre. Et pourtant, je la trouve réconfortante. Je repense à ces nuits où j’ai fait l’amour jusqu’au lever du jour, à ces langues qui m’ont dévoré, comme si j’étais la plus belle des femmes, alors que je n’étais qu’une jeune fille cachée, qui ne savait pas s’aimer.
Le langage de l’amour n’est pas toujours celui que l’on lit dans les poèmes.
DEGRAFAGE SOUTIEN-GORGE
Je repense aux hommes que j’ai admiré dans la pénombre, après les pulsions accomplies, à leur douceur après qu’ils aient jouit. Je repense à leur corps, à leurs muscles, à leur rondeur, à la naissance de leur pubis qui me rend toujours folle quand elle se dévoile sous un caleçon.
Aux hommes qui, devant la féminité libérée, ne sont que si petits. Ceux qui reconnaissent le charme sans fin de celles qu’ils ont regardé le sexe dressé et le cœur serré.
Les doigts agiles sur mon bouton adoré, j’entends des pas i s’approcher.
LA VENDEUSE Tout va bien pour les tailles ?
COLETTE Oui, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je vais prendre mon temps pour me décider.
Soupir discret.
Je repense aux femmes que j’ai regardé l’œil curieux au détour d’un café, et que j’imaginais déjà dans mon lit. Je revois leurs seins qui se laissent deviner derrière un T-shirt, ces yeux perçants qui semblent connaître le monde, leur confiance qui me donne l’impression qu’elles ont entre leur mains la définition même du mot « pouvoir ». Autrefois, je me comparais à elles, et aujourd’hui, leurs formes me font vriller, je sais pourquoi elles font tourner les têtes et couler autant d’encre. Je dois m’avouer que j’imagine un peu trop souvent quel goût ont leur peau. Que je rêve de couvrir leur ventre, leur tétons pointés, leurs hanches, leur vulves humides, de ma langue affamée.
Je jette d’un coup sec mon jean à terre. Je souris. Éclairage tamisé, musique envoûtante, je prends conscience de la scène de film que je vis, le cliché parfait. Je me redresse pour me tenir droite, fièrement, puis je m’assois sur le tabouret. Je me regarde, dans ce miroir. Je scrute l’image qu’il me renvoie… Je n’ai que ce débardeur vert, si fin qu’il en devient transparent. Je regarde ces cuisses, qui m’ont si souvent parues énormes. Elles sont harmonieuses. A leur surface, je passe ma petite main sur les poils qu’elles arborent aujourd’hui fièrement. Je ne patiente plus, et d’un seul geste je retire mon unique vêtement.
Alors que je suis nue, entièrement et complètement nue, ma première envie est d’écarter mes jambes, pour aller regarder ce que l’on ne voit jamais. Mais un important détail attire mon attention. Ces vergetures, qui zèbrent mon ventre, marques de ce corps qui évolue sans cesse. De ces changements que j’ai haïs, dissimulés dans des vêtement amples et colorés. Elles remontent vers mes seins, longent mon nombril, lui aussi habillé de ces fameux poils autrefois arrachés. Mon index s’empresse de suivre l’une des vergetures, ressentant soigneusement sa profondeur, ses étranges aspérités. Je m’arrête un instant sur la sensation. Comme une marque visible de mon histoire.
Ma paume initie la danse. Elle empoigne mon sein gauche qui la dépasse largement. Puis mon auriculaire frôle mon téton jusqu’à le faire durcir. Entre deux ongles je le pince brutalement. Cette sensation écarte mes cuisses d’un coup. Laissant apparaître cette généreuse toison brune. Ma main droite porte à ma bouche mon autre sein que je mordille. J’observe la rougeur que mes dents ont laissées. Je lâche ces caresses pour diriger ailleurs ma tendresse.
Mon reflet m’appelle. Jamais je ne l’ai regardé, comme cela, affamée. Le contact se fait plus insistant, je masse l’intérieur de mes cuisses, laissant mes mains glisser vers mon sexe impatient. Le massage s’étend sur mon pubis, que je commence à palper longuement. C’est cette fois mon majeur, qui se glisse, entre mes lèvres. J’examine avec curiosité et plaisir ce bouton en surface si infime. J’écarte la chair qui le cache. Mes yeux fixant avec avidité ma propre image. Mon doigt (/mon majeur?) s’active lentement. Et de son extrémité titille la source des vagues qui me saisissent doucement. Naturellement, mon index le rejoint sagement, faisant rouler l’extrémité visible de mon clitoris. Leur emprise se resserre. Ils remontent à ma bouche et câline l’humidité de ma langue. Je me délecte de l’acidité délicieuse de ma cyprine.
Sans attendre, ils entament une danse circulaire autour de ce bouton endiablé, alors une nouvelle vague de plaisir me plaque dos au mur. Je m’abandonne lorsqu’un gémissement s’échappe de ma gorge.
J’entends la vendeuse au devant de la boutique avec une autre cliente. La musique couvre les éventuels cris que je disperse dans le brouhaha ambiant.
J’accélère le rythme, mais mon intimité en veut plus. Mon vagin lui aussi me laisse entendre sa faim. Mon visage se tord d’un sourire malicieux quand je me rappelle avoir mon nouveau jouet dans mon sac à main. Je sors de son sachet de velours rouge ce phallus de plastique, et je souris encore quand je me rappelle au clin d’œil de cette vendeuse, qui a glissé une pile dans l’emballage. J’attrape sans y penser ce lubrifiant dont je l’enduis. Mon poignet gauche ne lâchant pas sa grande affaire. J’insère le phallus par étapes, aussi frustrantes qu’excitantes, dans mon vagin qui s’adapte progressivement. Je laisse cette course s’intensifier, mon corps entier se tord. Mes jambes brusquement se relèvent contre ma poitrine. Je sens ces contractions de plus en plus puissantes me saisir, aucune image ne se projette dans mon cerveau, juste existent ces sensations qui m’excitent.
Je m’aime encore et encore.. Je me fais l’amour, par les coups d’un sexe imaginaire qui m’appartient. Plus jamais mon corps ne serait l’objet de ma haine. Ma sensibilité serait une arme pour mon futur.
Je sens progressivement une contraction plus grande que les autres remplir l’entièreté de mon corps. Ma tête, mes bras, mes seins, mon ventre, mes pieds, mes jambes, tous mes muscles quittent terre. Ce torrent immense me dépasse, il naît de mon clitoris tout entier, du plus enfoui de moi-même, je sentais la grandeur de cet organe. La contraction ne faisait que de se prolonger, jusqu’au moment où le temps lui-même se figea.
Je venais de jouir, comme peu de fois je ne l’ai fait dans ma vie.
Un sourire béat se fixe sur mon visage. J’ai si chaud. Je ris, en sentant la douleur dans mes biceps, je finis là, lascivement adossée au mur. Adressant un regard complice au miroir. J’avais un de ces corps que l’on qualifie aux formes généreuses, gros, ronds, et tout ces adjectifs qu’on lui donne. Je ne le regarderai plus jamais plus comme une seule et même boule. Il est aujourd’hui que courbes riches qui me constituent, et je l’admire, respectueusement. J’étais tombée amoureuse encore une fois, amoureuse de moi.
Je me rhabille, range mon jouet encore humide dans son emballage, détendue, mais sans gêne. Je bloque un instant, il me reste à essayer ces soutiens gorges, les seuls modèles de la boutique à ma taill e. Mon regard épie ses armatures rigides, ses coques de tissus. Sur ma peau, il y a les marques, laissées par celui que je porte, chaque jour. J’enfile mon débardeur, seul, et j’admire la forme naturelle de mes seins. Oui, ils pendent sous leur poids, non, il n’ont pas une rondeur parfaite, ils n’ont pas ce maintien que me matraque les publicités. Et qu’est-ce que je les aime, finalement, comme ça.
Je ressors de la cabine, la vendeuse me porte un drôle de regard. M’a-t-elle entendu ? A-t-elle compris à mon visage bouffi par l’orgasme ? Je lui tends mes articles, fière. Elle regarde mes seins, qui transparaissent, nus, à travers mon haut. Et un rire confiant m’échappe. Elle semble vouloir balbutier quelque chose.
- Cela ne va pas ?
- Finalement, merci, je vais m’en passer.
- Mais vous savez, cela abîmera la fibre de votre poitrine ! Ils tomberont..
- Et bien, qu’ils tombent !
Je sors de la boutique la tête haute, sans demander mon reste. Je regarde ce mannequin sans vie. Je me sens accomplie.
Quel bonheur de me sentir femme. Quelle puissance d’être moi.
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Colette